4.5.08

La perle dans le coquillage

S'il vous plaît, merci.

(cette chanson est en passe de devenir ma préférée du monde entier- au moins jusqu'à ce que je m'en lasse)

Les semaines passent vite désormais, il est 8h05 tous les jours et ce serait dramatique de rater le train. Car comment pointer à l'heure quand on est en retard?
Il est 6h35 tous les matins, il est 18h30 tous les soirs.

Evidemment je n'ai plus envie que de dormir en rentrant. Moi, je ne me débats pas, je ne sais pas comment font mes collègues pour sortir tous les jours.

Je n'ai plus envie.

Alors hier soir je me suis forcée. Ma dernière vraie soirée, c'était quand même aussi loin que ça. Changement de décor. Puisque ces gens-là je ne les vois plus. Que c'est fini. Presque une boîte de nuit donc, avec une gentille collègue, A. J'ai tenu 2h. J'ai de quoi être fière. (j'ai bougé mes pieds et remué mes cheveux comme il faut, j'ai refréné mon envie de partir sitôt la porte franchie). Je n'étais pas dans mon élément.

J'ai du perdre quelque chose. L'enthousiasme par exemple.

Sauf. Sauf. Sauf avec...

Le mois de mai s'est payé le luxe de commencer en avance. Il faut guetter les signes, je les compte.
Petit mot laissé sur la table de la cuisine en partant: 1. Un truc capable de pulvériser une journée entière. 4 petites phrases qui effacent 3h de train et 8h de boulot, qui propagent leur onde bénéfique jusqu'au lendemain.
Brosses à dents dans ma salle de bain : 2. Il m'a fait le coup de la brosse à dent. Incroyable. Elle est là et elle y reste. (je vais vérifier religieusement toutes les heures)
Vêtements qui ne m'appartiennent pas : 1. Laissé dans ma chambre "inconsciemment", "un acte manqué". Sourire en coin. Trop tard, je l'ai, je le garde.
Sourires : plein.

Phrases que j'écris noir sur blanc pour les garder : 2.
Vannes ouvertes un soir de guirlande allumée. Il y a du futur dans ses phrases.
Qui demandent mon aide et mon indulgence pour qu'on arrive à "en faire quelque chose". 5 mois pour entendre que, oui, on va prendre le chemin, et pas s'écraser dans l'impasse, qu'il en a autant envie que moi. Qu'on verra bien, mais qu'on y est.
Et puis, un "côte à côte plutôt que des à côtés". comme j'aimerais ça. Une porte vers l'extérieur, un passage vers autre chose que nous dans ma chambre à l'abri. Un truc qui ressemblerait à ce qu'on serait dehors, à ce qu'on serait (vraiment) à deux.

Ca n'a l'air de rien.

C'est juste que tout va très lentement. Qu'il faut absolument que tout aille très lentement.

Ne pas courir le risque de se précipiter.

J'en ai besoin aussi.

Et du temps on en a.


Tout me manque aujourd'hui. Ma vie d'avant. Je me sens loin et je ne pourrai pas échapper à mes 42h par semaine. Je vais booker des vols mais je n'en prendrai aucun.
Je ne réclame pas, mais vous me manquez. Vraiment.

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