15.2.08

T'as pris ton sac de noeuds?

Il n'est que 5h quand je m'écroule sur le canapé de B., une bière entamée sur le bar en bas sera mon présent à ceux qui y restent encore scotchés. J'ai fait un détour par le deuxième étage, j'ai sonné, dans le vide evidemment mais il me semblait avoir vu de la lumière, je n'aime pas être soupçonneuse. Dans le froid de la cuisine, B me souhaite bonne nuit et m'enlace même si nous avons du échanger à peine 4 ou 5 mots durant la soirée, étrange de voir comment la complicité peut s'évaporer pour presque rien.

A 5h je prends mon carnet pour griffoner les mots que je veux retenir en moi, que je ne veux pas envoyer. Justement ca vibre dans mon sac, Steffie fait le débriefing de la soirée et de ces heures passées à parler tant bien que mal entre alcoolisation progressive, début de coulée de larmes et barrière linguistique. Une fois de plus je n'ai pu que la serrer dans mes bras, faute de pouvoir lui dire tout ce que je lui souhaitais. Alles wird gut, à 5h du matin tout le monde y croit, finalement.

La voix de B. me réveille à 9h, alcool sur la table et discussion a priori sérieuse avec ses invités, je me fait petite sous la couverture, roulée en boule à cause du froid et du bruit de sa voix. La discussion porte sur une de leurs amies communes, qui a vécu deux ans avec l'autre mec. En lui soutenant qu'il connaît mieux cette fille que ce mec qui a partagé son quotidien, B. me rappelle cette fois où il a essayé de me faire dire qu'il était normal de mourir à 44 ans. B aime passionnément les causes perdues, et ce fut notre dernière vraie discussion.

A 9h je me demande ce que je fais là. Je pense à ce qui est parfois mon lit, au deuxième étage, et la chaleur me manque. Debout dans un coin, F suit aussi la conversation. Je baille, m'étire. il s'approche de moi, me tend une couette, déplie le canapé tandis que je vais boire dans la salle de bains glacée. La douceur de sa voix et de ses gestes me surprend à chaque fois. Mais je veux rentrer, retrouver mon lit, en riant il dit que je suis vraiment chiante et je voudrais bien lui donner un aperçu de ce que je peux faire dans ce domaine, mais.

A 11h je m'endors chez moi et rêve de Pierre..un rêve où se mêlent l'érotisme et la douceur, tout ce qu'il ne m'a jamais particulièrement inspiré. L'impression au réveil est si convaincante et tenace que je pourrais presque l'appeler et lui demander s'il accepterait de me carresser les cheveux cet après-midi. Dans un autre rêve, dans un grand appartement je danse et ris avec Steffie et une autre fille, dans le couloir je tombe par terre de rire, je suis libre et libérée, entre nous trois il y a une connivence incroyable et je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bien. Cette impression là reste aussi quand je me lève, longtemps. Pourtant ces deux rêves ne suffisent pas à me donner du bien-être pour toute la journée, et ça m'énerve, puisque des cauchemars peuvent me plonger dans le glauque pendant deux jours. Si on peut croire à l'horreur des mauvais rêves une fois réveillé, je ne vois pas très bien pourquoi l'espèce d'harmonie hallucinante de ces rêves ne peut pas être convaincante à la lumière.

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