23.2.08

Ne passez pas par la case départ, ne recevez pas 20 000 francs...

Dans l'épisode précédent : notre anti-héroine était tombée bien bas et songeait sérieusement à filer 500 balles par semaine à un psy. C'était sans compter sur de nouveaux rebondissements!

Hier matin, un regard m'a réveillée. Et pas un regard énamourré, non, un regard furtif derrière ma fenêtre, là où personne n'a rien à y faire. Une silhouette qui voulait s'assurer que je me trouvais bien chez moi, pour pouvoir témoigner ensuite que j'étais bien là le jour où il a déposé LA lettre dans ma boîte aux lettres. Je devrais écouter ma mère qui me répète ces temps-ci, dieu sait pourquoi, qu'il faut que je pense à fermer mes volets le soir.

J'ai lu la lettre. Qui disait : tu paies tes deux loyers de retard (le temps passe vite, non?), tu rends les clés, et tu te casses, histoire de voir si l'herbe est moins chère ailleurs. Thanks.

Ma proprio s'est plainte de mon retard de paiement et a demandé à l'agence de location d'intervenir. Légalement, ils ont le droit de me virer, ou du moins de changer les serrures ou de m'envoyer un huisser, si je ne fais rien dans un délai d'une semaine.

Pour une nouvelle, c'est une nouvelle. Situation inédite. Ma seule réaction : avoir mal à la tête, et appeler quelqu'un susceptible de m'aider. J, donc. Dans le métro, peu à peu je me vois en train de faire mes cartons. 1ère correspondance : je suis à la rue et obligée d'implorer quelqu'un de m'héberger. 2ème correspondance : je suis dans l'avion et je rentre en France. Arrivée chez J : je vis chez ma mère et je suis caissière à Intermarché, voire vendeuse au rayon boucherie.

J est rassurant. J lit la lettre et m'explique. J cherche des solutions. J m'aide. Je ne voulais pas que ca arrive, avoir besoin de lui pour ce genre de choses, mais. Ce n'est plus le moment de brandir ma fierté.

Je n'ai pas honte pour autant. C'est seulement le point culminant d'un constat d'échec : je ne suis pas à la hauteur de mon rêve. Je m'imagine devoir rentrer parce que je n'ai pas été capable de le faire devenir réalité. Je pense à tout ce qu'il me faudrait oublier. L'espace de ces quelques heures où le stress prend le pas sur toute autre réaction, les gens et les choses se teintent d'une couleur déjà nostalgique - une expérience étrange.

Vraisemblablement, cette histoire va s'arranger. J'ai plus ou moins réussi à réunir ce que je dois. En allant me montrer à l'agence lundi, il est probable que je puisse garder l'appart, après quelques remontrances, une fois que j'aurai promis sur la tête de toute ma famille d'être une locataire exemplaire. Je pense aussi à quitter mon appart et à chercher une WG (une colocation). Bons côtés, mauvais côtés. Je fais un essai cette semaine dans un restau francais - pas vraiment de raisons que ca ne marche pas. Ca va s'arranger.
Et je suis dans la m*rde, mais moi je vais mieux. Je suis conne.
Ca va s'arranger. N'empêche que c'est dur - quand même.

Et une pensée particulière pour quelqu'un qui aurait mérité un anniversaire mille fois plus beau :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ça faisait longtemps. C'est fou la tendance qu'on a à oublier les choses simples qui nous font du bien. Parfois c'est pas plus dur que la bonne chanson envoyée par la bonne personne...
Je te laisse, je vais gambader dans ma tête, le sourire aux lèvres, et le reste on s'en fout...

Ah, et au monopoly, on raconte que celui qui gagne c'est celui qui a un hôtel rue de la paix, mais je connais personne qui ait fini une partie pour pouvoir confirmer... Je pense même qu'on peut gagner avec les gares et la rue Vaugirard. Pas besoin d'être à la hauteur de son rêve pour l'atteindre, chacun sa méthode! Faut juste tout faire pour pas le laisser s'échapper.
Biz