7.2.08

Piece by piece

Pour la première fois cette nuit je me suis réveillée en cherchant une présence sur l'oreiller à côté. Je n'ai pas entendu quand J. s'est levé à 4h, pour rentrer en France. Ma main a touché du vide mais je me suis rendormie avec le sourire, le sourire de celle qu'il devait voir avant de partir.

Une semaine, donc, une semaine sans, et je suis guillerette, petites étoiles et douces pensées, parce que je sais que ca va aller, parce que je suis fière, oui fière c'est très con, de savoir que mon inquiétude est en sourdine, que je suis calme, que je suis bien. Que peut-être, finalement, je retrouve une facon de m'attacher plus simple, plus calme, plus "normale", plus douce, evidemment. Mon pathologique est en progrès, mine de rien, tranquillement, les choses font leur chemin, et c'est tellement, tellement agréable.

Ce n'était peut-être pas tout-à-fait le moment de s'absenter, disons que nous sommes en "phase constructive", mais en fait si. Pour moi, c'est une semaine pour dormir, puisqu'il semble que j'en ai de plus en plus besoin (fucking CMV!), pour sortir et re-re-re découvrir Kreuzberg (ce quartier est une mine d'or et moi je suis aveugle depuis que j'y ai emmenagé), pour aller à la bibliothèque, pour arrêter de vivre au-dessus de mes moyens telle une femme entretenue (j'ai honte, j'ai honte, mais j'ai toujours dit que j'étais post-féministe...hum...), pour chercher et trouver du travail, pour re-tester comment je vis avec moi-même.

La bibliothèque...gamins qui crient en turc, jolis papas bobos qui lisent à voix haute, lycéennes vraiment too-much. Bouquins, bouquins, bouquins. Ce genre de chose qui manque sans qu'on y fasse attention. Depuis quand n'avais-je pas mis les pieds dans une biblio de quartier, BNF mise à part? Depuis Strasbourg...sic...depuis celle de Neudorf. Retrouver cette ambiance, ici, m'a mise de bonne humeur pour toute la journée. Incroyable. Demain je vais me faire faire une carte, toute fière. J'ai tellement envie d'être d'ici plutôt que d'ailleurs, en ce moment.

Petit à petit, j'y ferai mon nid. Entretien boulot demain, on verra bien. On verra bien pour le reste, cours d'allemand, activités diverses et variées, autre stage, pour l'instant tout est suspendu à l'argent.

17h10, il fait encore jour, le ciel est rose et violet, j'ai perdu mon hiver rigoureux et rugueux, mon hiver fantasmé, mon hiver où j'aurais fait du patin à glace et pleuré de froid, mais j'ai gagné mon envie de printemps, l'envie du calme de la fin d'après-midi encore ensoleillée, l'envie d'aller lentement et de regarder en face sans pour autant me prendre le soleil en pleine figure, de voir à travers les petits nuages qui traînent, qui voilent un peu mais n'aveuglent pas.

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