29.1.08

One more mile

Et encore Mansfield.Tya, parce qu'au fur et à mesure du téléchargement, je découvre à quel point c'est sublime. "J'utilise/mon envie/de détruire/tes faiblesses/pour nourir/ma détresse"

J'écoutais Tom McRae, au hasard de la fonction aléatoire du lecteur Je suis retombée sur Tom McRae, dont je me suis littéralement remplie à mon arrivée à Berlin. Et je me rends compte que : déjà des souvenirs, déjà de la nostalgie.Je ne me rappelle que vaguement mon premier mois ici, l'isolement total, la sensation d'être bloquée entre hier et demain, ce qui restera comme l'une des périodes les plus étranges de ma vie. Je crois que j'étais réellement sonnée. De voir que je l'avais fait. Réellement partie. Berlin pour de vrai.


Puis il y eut la rencontre de B., de J., des autres. Encore aujourd'hui il m'arrive de me demander ce qui se serait passé si je n'étais pas entrée dans ce bar un certain mercredi soir. Je ne sais plus si j'ai déjà remercié Pierre. J'ai l'impression que ça n'aurait pas pu se passer autrement. Que je n'aurais pas pu me faire d'autres amis. Même si je m'en suis fait d'autres par la suite. Réminiscence d'une période lycéenne où j'écrivais partout sur mes classeurs "Tu y crois toi, à la magie des rencontres?" (dans une chanson de Saez).

Il y a eu la période "B", le n'importe quoi, la sensation d'être à nouveau vivante et vive, l'impression du tout est possible que je n'ai sûrement jamais senti aussi fort qu'ici. Je regrette un peu cette période, leur cuisine, les sorties alcoolisées avec B. Il s'est passé quelque chose d'étrange, je ne sais toujours pas bien définir ma "place" parmi eux. Je sais juste que je ne suis plus allée dans la cuisine de B. depuis bien longtemps.


Et puis, maintenant. A mesure que je m'éloignais de "la maison", qui fut pour un temps un refuge convoité mais effrayant à cause de cette peur permanente de prendre trop de place ou de ne pas être à la mienne, je me rapprochais d'un de ses habitants. L'énergie que je me sens prête à investir dans cette histoire m'effraye un peu. Parfois la tendresse que je ressents m'étouffe. Comme ce soir. J'utilise mon envie de détruire tes faiblesses pour nourir ma détresse. CQFD.




Et finalement, ma vie berlinoise ne tient (toujours) qu'à un fil. Sur tous les plans. Plus que jamais sur le plan matériel. Toujours à la lisière du rêve et du cauchemar. Je continue à flotter, à remettre les décisions et les résolutions à plus tard. Je ne suis pas bien accrochée, pas encore. Ma vie est en chantier. Je ne sais même pas si j'avais mesuré l'ampleur du bouleversement, si je le mesure maintenant. Pas sûr. J'ai la sensation d'être en devenir, je suis accro aux horoscopes, j'attends, je suis curieuse de voir ce que va donner demain, comme je ne l'ai jamais été. Le passé pèse moins lourd, j'ai soif d'avancer. C'est précieux. Mais étrange.

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